Une quarantaine de personnalités – parmi lesquelles l’avocat William Bourdon, l’ancienne ministre Corinne Lepage, l’ancien député Noël Mamère ou le pneumologue Philippe Even – estiment dans cette tribune que la crise actuelle appelle une refondation de notre système de santé.
Voici leur tribune : “Le drame sanitaire que nous traversons nous éclaire sur l’essentiel : nous devons demain penser le changement en passant d’une société de prédation à une société de protection. Nous devons prendre soin de nous, des autres, de la biodiversité, de notre patrimoine, de notre santé. Il faut renouer avec le volontarisme du programme “Les Jours heureux” du Conseil national de la Résistance, élaboré dans la nuit de l’Occupation et qui a permis la naissance de la Sécurité sociale. Il se donnait un objectif précis : “combattre pour la vie et la santé des Français par une lutte quotidienne et incessante”.
La crise sanitaire que nous traversons est une crise de la pénurie qui solde l’agonie d’une politique de santé publique ayant abîmé à l’extrême un modèle social fondé sur la solidarité et l’égal accès aux soins pour toutes et tous. Elle révèle notre vulnérabilité extrême face à des chaînes de production mondialisée et des échanges internationaux en flux tendu, qui nous prive en cas de crise des biens et personnes de première nécessité : personnel, structures d’accueils, médicaments essentiels, appareils respiratoires, masques…
Ce nouveau virus a mis en exergue la fragilité de notre modèle libéral productiviste fondé sur la globalisation et la loi du marché
Ce nouveau virus a mis en exergue la fragilité de notre modèle libéral productiviste fondé sur la globalisation et la loi du marché. Il a montré aussi que plusieurs décennies de logique néolibérale nous ont placés dans une dépendance et une insécurité sanitaire extrêmes, avec la grande difficulté de nos hôpitaux à absorber le nombre de malades qui en ont besoin et une insuffisante coordination du secteur public et de la médecine libérale. Le numérus clausus, mis en place en 1972 et maintenu depuis lors, a provoqué un déficit de médecins dans notre pays et entraîné de véritables déserts médicaux.
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